Comment réussir son court-métrage – Comment choisir le thème de son premier court-métrage ? Deuxième partie

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Comment réussir son court-métrage – Comment choisir le thème de son premier court-métrage ?

Deuxième partie

Thèmes et les catégories du public

Au début de cet article on avait fait l’accent sur l’intérêt de l’auteur de film pour son public. Sans cet intérêt profond et sincère rien n’est possible. Mais ce n’est pas tout. Le public est très diffèrent, et on va étudier de prêt les exemples concrets de différents goûts et tendances. On peut apercevoir plusieurs tendances de public du cinéma :

Le public institutionnel – celui qui approuve les tendances et les opinions officielles, contribue à leur établissement. Ce public pour la plus part des fois se trouve au plus près de budgets distribués et de cette manière peut très fortement influencer les créateurs de films.

Le public contestataire – celui qui contredit toutes les tendances politico-culturelles du moment et veut exprimer leur désaccord par rapport aux usages officiels. Ce public est celui qui est le plus proche des manifestants de toutes sortes et genres.

Le public approbateur – celui qui marche avec les tendances du moment et approuve une ligne générale officielle des structures politico-culturelles. Ce public est le plus souvent proche des médias.

Le public divertissant – celui qui s’en fiche royalement de toutes les tendances, ne les connaît pas et veut seulement se divertir, s’amuser, partager les découvertes drôles avec ses amis et il est proche des réseaux sociaux.

Essayons détailler ces quatre typologies principales du public. Car le jeune réalisateur ne pourra pas satisfaire toutes les quatre catégories à la fois. Il faudra faire des choix, car chacune de ces quatre catégories du public a ses convenances et ses inconvenances. Il faut les adapter à vos goûts et vos aspirations personnelles.

Le public institutionnel – celui qui approuve les tendances et opinions officielles, contribue à leur établissement. Ce public pour la plus part des fois se trouve au plus près de budgets distribués et de cette manière peut très fortement influencer les créateurs de films.

C’est un public le plus restreint, car il est constitué par les personnes qui travaillent dans les ministères, les différents départements gouvernementaux, dédiés à la distribution des subventions, les différentes directions d’établissements culturels. C’est très peu du monde dans votre salle de cinéma, mais c’est eux qui décideront si votre prochain film méritera une subvention ou non. C’est eux qui décideront par la suite de donner un coup de main considérable à votre carrière de réalisateur ou vous priver de tout soutien financier possible.

Quels sont leurs goûts principaux et quels thèmes pourront les satisfaire ? Principalement ce genre du public est orienté vers tout ce qui est « politiquement correct »,  tout sujets susceptible appuyer l’opinion politique en cours d’exercice. Les thèmes sociales parlant de tout sujets difficiles sont à privilégier, mais sans exagération quelconque, qui peut détourner leur sympathie vers un rapide rejet de votre sujet. Il faut opérer avec beaucoup de prudence et aisance, en cherchant satisfaire cette catégorie du public, car il est très instruit et verra toute sorte de faille de sincérité dans le traitement de votre thème – vous devez être impeccable et prouver une adhésion complètes aux propos défendus. Les thèmes de cette catégorie pour la plupart de temps sont : sujets sociaux, qui sont soutenus par la politique actuelle, handicape, résistance à la crise, l’entraide, solidarité des riches et des pauvres, etc.

Le public contestataire – celui qui contredit toutes les tendances politico-culturelles du moment et veut exprimer leur désaccord par rapport aux usages officiels. Ce public est celui qui est le plus proche des manifestants de toutes sortes et genres.

Comme on le décrit, ce public est contestataire dans son essence. Il faut être prêt qu’il contestera votre sujet aussi, même s’il l’approuve complètement, il est le plus dangereux et plus imprévisible, il est souvent mécontent, et va dans la direction diamétralement opposée de la politique en cours d’exercice et souvent proteste contre les opinions de la première catégorie. Il est assez nombreux, de plus en plus de temps de crise économique, et il forge son opinion dans l’opposition total aux tendances officielles.

Et t-il possible de trouver une entente avec ce public? Oui, avec beaucoup de sujets possibles, mais il est volatile aussi, il peut changer son avis selon les courants et tendances officielles, mais toujours en opposition à celle-là. Les thèmes sociaux sont bien sur tout à fait de son goût principal, mais surtout ceux qui « dérangent » l’opinion officielle. Les thèmes des sujets-tabous, difficilement abordables par les autorités, tels comme par exemple l’école, sans papiers, dérives dans les cœurs de l’institution elle-même, l’indifférence de riches envers les pauvres, etc.

Le public approbateur – celui qui marche avec les tendances du moment et approuve une ligne générale officielle des structures politico-culturelles. Ce public est le plus souvent proche des médias.

Ce public est très puissant et très nombreux, mais il a sa propre particularité: c’est le public qui a son propre opinion à tout et risque de voir dans votre film ce que vous n’aviez jamais imaginé. Ce public est le décideur dans son domaine : il décide s’il va augmenter la visibilité de votre projet et de votre carrière ou non. Il forme l’opinion plus large que sa propre étendue, car il a les accès aux médias officiels ou non officiels, et par leur intermédiaire il accède facilement à un très grand nombre de ses auditeurs, ou spectateurs, ou lecteurs, et forme de sorte leur opinion. Donc il décide s’il y aura d’autres gens qui verront par la suite votre film au plus large ou non.

Est-il possible le satisfaire ? Oui, avec une grande habilité dans le traitement de votre sujet – car il voit si vous avez de la maîtrise ou non de votre art et une certaine aisance technique. Si les premières deux catégories ne s’intéressent pas à vos performances techniques, celle-là la mettra peut être à la première position. La technologie est bienvenue aussi, l’innovation, sujet peut être plus large : du horreur au fantastique, et si vous touchez au social, cela doit être traité avec beaucoup d’élégance, il faut presque « embellir la réalité » ou la rendre moins « graisseuse » par les moyens techniques. Les thèmes abordables sont principalement : action, fantaisie, fantastique, horreur, toujours très bien fait, à la limite du professionnel, des sujets novateurs, etc. Les premières deux catégories pardonnent votre amateurisme, si le sujet est touchant et important dans son message sociale, cette catégorie sera beaucoup moins indulgente avec, donc, tachez être vraiment « the best » en technique.

Le public divertissant – celui qui s’en fiche royalement de toutes les tendances, il ne les connaît pas et veut seulement se divertir, s’amuser, partager les découvertes drôles avec ses amis et il est proche des réseaux sociaux.

Ce public est très très nombreux, il n’a pas de pouvoir de vous donner de l’argent pour votre prochain film comme première catégorie, il n’a pas de pouvoir faire de vous une personne emblématique ou un héros populaire comme la deuxième catégorie, il n’a pas de pouvoir de faire de vous une personne influente ou une vedette, mais il a un immense pouvoir de son portefeuille. Il décide en achetant le billet pour voir votre film, et il met de l’argent dans votre poche, si votre film est distribué commercialement. Il aime, il adore, il est émotif, sentimentale, passionné, et il est très attachant à tout ce qu’il aime. Il ne réfléchit pas pour la plupart de temps, il ressent des émotions, ce qui est le plus fort au cinéma. On ne peut pas dire que les trois premières catégories sont privées de l’émotion, mais elles le font de façon plus réfléchie, plus intellectuelle, plus maîtrisée. Elles peuvent trouver du bon dans votre film même en absence totale de l’émotion – par biais d’autres intérêts. Cette catégorie ne verra pas vos attributs techniques, vos idées novatrices, ou votre force d’opposition. Elle veut rire ou pleurer, ou être émue, c’est tout.

Est-il possible trouver le chemin vers son cœur ? Oui, si vous maîtrisez le savoir faire dans le domaine très délicat de l’émotion humaine. C’est peut être le plus compliqué. Faire rire, faire pleurer est très très difficile, en plus guider le public à travers les états émotionnels de ses personnages. Il faut être un grand artiste. La technologie, le message social n’aura aucune importance, et si le film est privé de tout message, mais leur fait éclater de rire, vous avez gagné ! Les thèmes possibles pour cette catégorie sont évidemment : une comédie, une tragédie, une tragi-comédie, un drame, un essai lyrique ou sentimentale, une histoire d’amour ou de séparation, la famille, les enfants dans le cadre de la famille, etc. Vous devez maîtriser un minimum de connaissances dans le domaine d’art dramaturgique.

Dans toutes les quatre catégories vous ne pouvez pas tricher, il faut les approcher avec plus de sincérité possible, car toute faille sera visible à l’écran. Encore une fois, il n’est pas nécessaire être obligatoirement professionnel ou d’avoir fait de grandes écoles du cinéma pour toucher le cœur ou l’intelligence du public, vous pouvez l’approcher en amateur, et beaucoup d’exemples dans les festivals nous le prouvent. Mais vous devez obligatoirement être sincère, maîtriser le sujet de votre thème choisi et connaître votre public potentiel.

Les thèmes sont donnés à titre d’exemple, vous devriez étudier d’avantage votre public pour en découvrir d’autres. Et ce qui important, que les thèmes peuvent satisfaire plusieurs catégories à la fois, mais leurs goûts restent prédominants dans la majorité de leurs représentants.

 

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